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  • Photo du rédacteurRichard Lecocq

Interview : Matt Forger - Victory in the making


Découvrez la trauction en français de notre interview avec Matt Forger. L’illustre ingénieur du son et collaborateur de longue date de Michael Jackson revient sur la participation à l’enregistrement de l’album Victory, le dernier auquel Michael accepte de s’impliquer aux côtés de ses frères.


State of Shock est le premier single de Victory. Au départ ce titre devait être un duo avec Freddie Mercury, mais au final Michael l’a enregistré avec Mick Jagger. Comment Jagger a été choisi pour se retrouver face à lui ? Était-ce la suite logique des duos avec McCartney ?

J’aimerais bien connaître la réponse. Je sais que les délais étaient très courts pour finaliser State of Shock pour l’album Victory, et les agendas respectifs de Michael et Freddie étaient incompatibles. Mick était un excellent choix à cause de sa popularité au sein des Rolling Stones. Tu ne deviens pas aussi célèbre sans te donner totalement. Il a été et reste une icône du rock and roll depuis de longues années. C’était donc un choix logique, qui associe deux des chanteurs les plus reconnaissables dans le monde de la musique. La chanson avait une belle énergie rock qui collait à l’image de Mick, et après le succès de Thriller, qui pouvait refuser l’opportunité de travailler avec Michael ?



Il semble que la chanson ait été mixée à partir d’un enregistrement réalisé sur un 16 pistes par Brent Averill. Cela me rappelle Say, Say, Say dont la version solo de Michael réalisée par Bill Wolfer a été utilisée pour finaliser la version chantée avec McCartney. Quel est le process suivi lorsqu’on utilise une source de ce type ?

Ce n’est pas tout à fait cela, mais on s’en rapproche. Brent avait réalisé un enregistrement, une demo de 16 pistes, et certaines d’entre elles se sont retrouvées dans le mix final. Mais un autre ingénieur, Bill Bottrell, a également travaillé sur certaines des pistes en ajoutant des éléments. Bruce a pris la suite de Bill et ajouter d’autres éléments comme les voix principales. C’était un projet très collaboratif qui a évolué à chaque étape. Bill a par ailleurs travaillé sur d’autres titres de l’album : Torture, We Can Change The World, Body, One More Chance et The Hurt.



Le son de la grosse caisse est très specifique, avec cet effet saturé, comme une vraie onde de choc. De quelle manière vous avez-vous programmé et mixé la Linn pour obtenir ce rendu ?

Ce son a été obtenu à partir d’un effet que la grosse claire recevait. C’était l’association d’un effet de réverbération numérique non-linéaire et d’une forte compression du signal. C’est une de ces expérimentations en studio que Michael aimait.



L’enregistrement s'est déroulé à Los Angeles (voix de Michael) et New York (voix de Mick Jagger). Comment les deux équipes ont réussi à collaborer à distance ?

Bruce a enregistré la partie de Michael aux studios Westlake à L.A, puis il s’est rendu à New York, pour mettre sur bande la voix de Mick Jagger aux studios A&R. Une fois rentré à Los Angeles, nous avons finalisé l’arrangement vocal. Je n’étais pas présent lors de cette session, et je ne sais pas quelle était l’ambiance exactement à ce moment-là dans le studio.



Parmi les frères de Michael, seuls Jackie et Marlon assurent les choeurs. Y a t-il une raison à cela ?

Les choeurs furent enregistrés avant que Bruce et moi ne commencions à travailler sur le projet, du coup je n’en sais pas plus à ce sujet.



Toujours concernant l’époque Victory, tu as assuré le mixage de la séquence d’ouverture du Victory Tour : Kreeton Overture. Cette tournée est l’une des premières à se dérouler dans des stades. Quels souvenirs gardez-vous de ce projet ? Cela a lancé chez Michael une tradition toujours plus théâtrale de concevoir la mise en scène de ses concerts, avec des bandes sons élaborés. Il a développé ce fil, pour en arriver notamment à la longue intro vidéo du HIStory Tour.

Je travaillais avec Bruce Swedien sur les chansons que Michael préparait pour l’album Victory, tout en étant l’ingénieur du son de Centipede, le titre de Rebbie Jackson, lorsque Michael m’a demandé de mixer la bande son du numéro d’ouverture du Victory Tour. Je crois que le titre était The Sword In The Stone (l’épée dans la pierre). L’enregistrement a débuté au studio Sunset Sound à Los Angeles au milieu du mois de mai 1984 et s’est poursuivi au début du mois de juin. Puis le travail a continué au Studio A à Westlake là où je travaillais. Je ne me souviens plus exactement qui a composé la musique, même si dans mes souvenirs je pense que c’était Jai Winding. Je ne sais pas non plus qui a écrit les dialogues car j’ai rejoint le projet en cours de route. À l’endroit même où nous avions enregistré Thriller, nous avons réalisé quelques overdubs au milieu du mois de juin. Puis nous avons ré enregistré la voix du narrateur. Kevin Dorsey était le premier à avoir posé sa voix, mais l’équipe a finalement retenu Paul Frees, un artiste basé à Los Angeles spécialisé dans les voiceovers, et lui a demandé de l’enregistrer en s’inspirant d’Orson Wells. Nous avons commencé à mixer début juillet. Ça sonnait comme une bande son dramatique, et Jai voulait un rendu massif, dynamique et encore une fois dramatique. C’est ainsi que le mixage final sonnait. Lorsque j’ai assisté au concert en décembre au Dodger Stadium et que j’ai pu voir le numéro sur scène avec tous les acteurs, c’était captivant, et le son était énorme. Une ouverture de rêve pour un concert excitant.


Propos recueillis par Richard Lecocq









DISPONIBLE DANS JAM #2


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